Ce n'est qu'arrivés à 5
milles de la côte que nous commençons à distinguer l'alignement
des cocotiers posés sur la ligne d'horizon puis, déjà très proche
et émergeant à peine de l'eau, le récif de corail où la houle du
large vient se briser, enfin, au dernier moment, voilà la passe qui
nous permet d'entrer dans le lagon et qu'il faut rapidement juger :
praticable ou non ? j'y vais ou j'attends ?
La navigation dans
l'archipel des Tuamotu était autrefois une navigation à hauts
risques et si aujourd'hui la précision des cartes, le GPS et la
fiabilité des moteurs permettent au plaisancier de s'y aventurer, le
petit stress reste bien présent à chaque franchissement de passe.
Dans le lagon, c'est un
autre monde qui s'offre à nous. Un monde unique fait du vert des
cocotiers, du blanc des plages infinies et d'un incroyable dégradé
de bleus. La limpidité des eaux nous permet de découvrir une
fantastique richesse sous-marine où l'on reste comme hypnotisé par
l'invraisemblable palette de couleurs des poissons, coraux et
coquillages.
Mais les hommes, de leur
côté, n'y ont pas forcement la vie facile. Même si la nonchalance
et la gentillesse polynésienne sont bien présentes, la lutte est
quotidienne contre le manque d'eau et l'isolement et on garde un œil
sur cet océan qui pourrait bien monter un jour et tout compromettre.
Un soir aux Tuamotu. Les possibilités de mouillages dans ces atolls sont infinies, pourvu que l'on prenne soin de se mettre sous le vent d'un motu, récif de corail couvert de cocotiers
Les lagons sont reliés à l'océan par des passes. Lors de périodes de vent fort ou de forte houle, les lagons se remplissent côté au vent et se vident côté sous le vent. Ce phénomène conjugué aux marées crée des courants entrants ou sortants parfois violents qui peuvent rendre les passes dangereuses, même les plus profondes.
Ce sont par contre ces mêmes courants qui apportent la nourriture à une faune aquatique d'une diversité et d'une beauté uniques. Un simple masque suffit pour s'émerveiller.
Visite d'une ferme perlière sur l'atoll de Rairoia. Les huîtres sont appelées nacres et leur mode d'élevage se rapproche beaucoup de ce que l'on connait sur nos côtes.
La délicate opération de dépose du greffon est en général effectuée par des employés chinois qui ont suivi une formation adéquate très poussée.
Le village de l'atoll d'Apataki, royaume du tricycle. Comme un peu partout en Polynésie, la petite communauté se retrouve le soir sur la place du village pour la pétanque et le match de volley.
Balade sur l'atoll de Toau. Les promenades à terre sont un peu limitées, mais ce n'est pas là l'essentiel.
Le soir venu, un mouillage désert et un repas sous les étoiles.
Le film des Tuamotu
jeudi 27 août 2015
UA POU
Comme nous avons débuté
notre périple marquisien par les îles du nord, la suite logique est
plein sud, sur Ua Pou. Nous mouillons donc un soir dans l'anse de
Hakahau, l'abri principal.
Notre arrivée se fait
sous d’excellents hospices. Tout d'abord, les pics sont ce soir là
dégagés, révélant toute la splendeur de l'île, puis nous
rencontrons d'emblée Benjamin (dit Ben), ancien instituteur,
président du comité des fêtes, joueur de ukulélé, imprégné de
culture marquisienne et qui ne demande qu'à partager sa passion
jusqu'à la nuit.
Les jours suivants, Ua
Pou se laisse découvrir petit à petit. Sa nature est constamment
dominée par douze imposants pics phonolithiques, gigantesques
vestiges des cheminées d'un unique ancien volcan. Les vallées sont
profondes, très isolées, uniquement accessibles par des pistes
escarpées : 4X4 de rigueur. De ce fait, ici peut être plus
qu'ailleurs, les gens sont très attachés à leur territoire et à
leur communauté. On ne parle d'ailleurs pas de villages mais de
vallées.
Touchés par cette île
et ses habitants, nous y revenons après avoir visité les îles du
sud pour y finir notre voyage aux Marquises. Nous arrivons pour
l'ouverture du Rare, fête annuelle qui dure tout le mois de juillet.
A Hakahau, repas dans les baraques montées pour cette occasion, et
danses traditionnelles puis, comme promis, un dernier dimanche avec
les habitants de la vallée isolée de Hakahetau : messe ,
pétanque (les marquisiens sont fans) et palabres sous les manguiers.
Arrivée sur Ua Pou et sa montagne si particulière.
On joue à cache-cache avec les pics, plus souvent dans les nuages qu'au soleil.
Dans les forêts de pandanus ou sur les chemins qui grimpent tout droit dans la montagne, la marche n'est pas toujours facile...
... mais les orchidées et les locataires des cimes nous font vite oublier la fatigue du chemin.
Toutes les trois semaines, les habitants de Ua Pou se donnent rendez-vous sur le port pour l'arrivé de l'Aranui, le principal bateau avitailleur. L'effervescence qui règne sur le quai est un véritable spectacle.
Sur Ua Pou, nous avons découvert des danses très guerrières, vestiges des luttes tribales où on ne se faisait pas de cadeau.
Il est des pays que l'on ne quitte pas sans un petit pincement au cœur. Les Marquises en font assurément partie. Je me souviendrai longtemps de mes derniers instants sur le sol marquisien ; Hervé, le pêcheur de Hakahetau nettoyait sur le quai ses prises de la nuit lorsque, me voyant partir, il sort de sa poche une orange et me dit en guise d'adieu : « prend, tu verras, elle est sucrée ». Dernier cadeau qui, à lui seul, résume toute la gentillesse de ces gens.
LES ILES DU SUD DES
MARQUISES HIVA OA, FATU HIVA, TAHUATA
Après une escale à Ua
Pou, nous allons découvrir les îles du sud de l'archipel
marquisien. Selon la rumeur, appelée couramment « radio
pontons », nous avions un peu peur d'être déçus après
l'accueil si amical des gens des îles du nord. Ici, en effet, plus
d'argent et d'individualisme font que les rapports sont légèrement
différents, mais les rencontres sont toujours aussi chaleureuses.
Durant deux semaines,
après l'incontournable montée au cimetière d'Atuona pour rendre
hommage à Paul Gaugin et à Jacques Brel, ses occupants les plus
célèbres, nous faisons du cabotage entre les îles.
Sur Hiva Oa, nous rendons
visite aux plus grands tikis des Marquises nichés au fond du cirque
de Puamau, sur Fatu Hiva, nous faisons une superbe balade en
empruntant une route de montagne dominant la mythique « Baie
des Vierges », un des plus beaux mouillages du Pacifique, sur
Tahuata, nous profitons de la limpidité des eaux du mouillage et
nous promenons à Hapatoni, le village des sculpteurs.
Visite du musée Gaugin où sont exposées de nombreuses copies de ses œuvres autour du "fare" qu'il s'était fait construire ...
... et de l'espace Jacques Brel que la commune de Atuona a aménagé en mémoire de l'illustre poète venu finir ses jours sur l'île de Hiva Oa..
Rude, austère Hiva Oa ... par certains aspects de sa montagne et de ses rivages, c'est certain.
Avec SODRIC, nous parcourons l'île et mouillons devant les petits villages isolés, à la rencontre de leurs habitants.
L'alternance des paysages: il faut choisir son site pour la "photo carte postale".
Souvent perdus dans la nature, les vestiges des anciennes civilisations Maori: Les tikis de Puamau sur Hiva Oa, pétroglyphe au bord du chemin sur Fatu Hiva.
SODRIC ancré dans un des mouillages les plus célèbres de la Polynésie: la Baie des Vierges sur Fatu Hiva
La montagne de Fatu Hiva et le village de Hanavave