vendredi 10 avril 2020


DES NOUVELLES DE SODRIC

Bonjour à tous.
Dans ces temps quelques peu troublés, que sont devenus SODRIC et son équipage ?

Après quelques péripéties, nous sommes maintenant au nord de l'Indonésie, sur l'île de Batam.

Début mars, SODRIC avait besoin de quelques travaux et il nous fallait trouver un chantier spécialisé dans le travail de l'aluminium. C'est la raison pour laquelle nous avons quitté la Malaisie le 8 mars pour rejoindre Batam où se trouvent de nombreux professionnels de la construction alu.
Après les travaux, notre souhait était de rejoindre la Malaisie où il existe des possibilités de stockage à terre du bateau, ce qui n'est pas le cas en Indonésie. Pas de chance, la Malaisie a fermé ses frontières le 18 mars alors que nous avons remis le bateau à l'eau le 19.

Nous voilà donc bloqués en Indonésie qui, encore à ce jour, n'a pas mis en place de mesure de confinement et laisse la possibilité de se déplacer d'une île à l'autre.
Après 10 jours passés dans l'unique marina du secteur, Nongsa Point Marina, nous cédons aux mythe du navigateur solitaire, écoulant une vie tranquille au mouillage devant une plage de rêve, se nourrissant de poissons et de noix de cocos. Nous rejoignons un autre bateau français et mouillons à 30 miles de là sur l'île de Bintan. Une toute petite sortie à terre nous donne le ton. Nous y croisons tout à la fois des gens très accueillants et des regards hostiles.

Dès le lendemain, une impressionnante délégation des coastguards et de la police nous rend visite. Les échanges sont polis, voir même cordiaux. N’enfreignant aucune règle, ils ne nous font pas de reproches. Cependant, « pour notre sécurité », ils nous intiment l'ordre de lever l'ancre et de les suivre pour mouiller devant la principale ville de l'île : Tanjung Pinang.

L'ambiance y est pittoresque, nous nous trouvons au milieux du trafic entre barges de transport, bateaux de pêche et nombreux pongpong, petits bateaux taxis qui traversent inlassablement le fleuve.
Même si après de gros orages l'eau autour de SODRIC s'est transformée en égout, on se dit dans un premier temps que l'on peut rester là. On entame le meilleur confinement qui soit en ne descendant pas du tout à terre. Nous restons sur ce mouillage 9 jours.

Mais la situation en Indonésie évolue, le nombre de cas de covid s’accentue, il faudra bien aller en ville pour faire des courses alors que les règles de distanciation ne sont pas respectées, quel sera l'accueil des habitants à notre arrivée à terre, les règles de prévention ne pourront que se durcir et peut être un jour nous interdire de quitter ce mouillage.... bref, après de grosses réflexions, nous préférons changer d'option et retourner à la marina d'où nous venons.

Quelle belle navigation les 32 miles pour notre retour à la marina de Nongsa Point. On aurait bien aimé la faire durer encore et encore.

Voilà, maintenant, nous organisons notre petite vie au bout du ponton. Au moins, SODRIC est en sécurité et nous pourrions le laisser si besoin. Comme tout le monde nous suivons les nouvelles sans pour autant faire de projet, l'évolution de notre situation, notamment au regard de l'immigration, dépendant à la fois de ce qui va se passer en Indonésie, en Malaisie, à Singapour et en France.

Toutes nos amitiés, protégez vous bien.
Isabelle et Jean-Pierre

Arrivée à Tanjung Pinang sous bonne escorte.


Le mouillage situé devant la ville, à l'embouchure d'un fleuve.

Là, on a le temps de regarder - de loin - la vie du port et le déchargement des marchandises, les maisons sur pilotis, les bateaux de pêche.



Malheureusement, après l'orage, l'eau du fleuve draine une quantité invraisemblable de déchets.

Sans avoir pris de sac plastique dans l'hélice, un miracle!! nous gouttons avec délice la joie de faire une dernière belle navigation sous voile....

... et amarrons sagement SODRIC à son ponton dans la marina de Nongsa Point ... pour un temps totalement indéterminé.